quarta-feira, 26 de abril de 2017

CONTRA O SILÊNCIO


Como os media portugueses omitem a presença e as palavras de Etienne Cardiles na homenagem que Hollande prestou ao seu companheiro Xavier Jugelé, assassinado pelo Daesh no passado dia 20, deixo aqui excertos dessas palavras. Etienne Cardiles, diplomata, disse:

«Xavier, jeudi matin, comme de coutume, je suis parti travailler et tu dormais encore. […] Tu as pris ton service à 14 heures dans cette tenue de maintien de l’ordre dont tu prenais tant soin parce que ta présentation devait être irréprochable. Tes camarades et toi aviez reçu la mission de rejoindre le commissariat du VIIIe arrondissement. […] On t’a désigné comme point de stationnement le 102 des Champs-Elysées, devant l’institut culturel de Turquie. Ce type de mission, je le sais, te plaisait, parce que c’était les Champs-Elysées et l’image de la France. Parce que c’était aussi la culture que vous protégiez. A cet instant, à cet endroit, le pire est arrivé, pour toi et tes camarades. […] Je suis rentré le soir sans toi avec une douleur, extrême et profonde, qui s’apaisera peut-être un jour, je l’ignore. […] Pour ce qui me concerne, je souffre sans haine. J’emprunte cette formule à Antoine Leiris dont l’immense sagesse face à la douleur a tant fait mon admiration que j’avais lu et relu ces lignes il y a quelques mois. C’est une leçon de vie qui m’avait fait tant grandir qu’elle me protège aujourd’hui. Lorsque sont parus les premiers messages informant les Parisiens qu’un événement grave était en cours sur les Champs-Elysées et qu’un policier avait perdu la vie, une petite voix m’a dit que c’était toi. Et elle m’a rappelé cette formule généreuse et guérisseuse: Vous n’aurez pas ma haine. Cette haine, Xavier, je ne l’ai pas parce qu’elle ne te ressemble pas. Parce qu’elle ne correspond en rien à ce qui faisait battre ton cœur, ni ce qui avait fait de toi un gendarme puis un gardien de la paix. Parce que l’intérêt général, le service des autres et la protection de tous faisaient partie de ton éducation et tes convictions et que la tolérance, le dialogue et la tempérance étaient tes meilleures armes. Parce que derrière le policier, il y avait l’homme, et qu’on ne devient policier ou gendarme que par choix: le choix d’aider les autres, de protéger la société et de lutter contre les injustices. […] C’était la vision que nous partagions de cette profession, mais une facette seulement de l’homme que tu étais. L’autre facette de l’homme était un monde de culture et de joie, où le cinéma et la musique prenaient une immense part. […] Une vie de joie et d’immenses sourires, où l’amour et la tolérance régnaient en maîtres incontestés. Cette vie de star, tu la quittes comme une star. […] Je voudrais dire à tous ceux qui luttent pour éviter que ces événements se produisent, que je connais leur culpabilité et leur sentiment d’échec et qu’ils doivent continuer à lutter pour la paix. […] A toi, je voudrais te dire que tu vas rester dans mon cœur pour toujours. Je t’aime. Restons tous dignes et veillons à la paix et gardons la paix

Entre outras personalidades, assistiram à cerimónia de condecoração póstuma o Presidente da República, Hollande, o primeiro-ministro Bernard Cazeneuve, outros ministros, Anne Hidalgo, maire de Paris, o antigo PM Valls, os candidatos Macron e Marine Le Pen, bem como muitos diplomatas, generais e os mais altos representantes das forças de segurança.

A imagem (e transcrição do texto) é do Libération. Clique nela.